Leo Viktor Frobenius était un ethnologue et archéologue allemand, essentiel dans l'ethnographie germanique.
Leo Frobenius entreprend en 1904 sa première expédition en Afrique, dans le Kasaï congolais, et formule à cette occasion sa théorie de l'Atlantis africaine. Jusqu'en 1918, il voyage, dans l'Afrique du nord et du nord-est, en particulier le Soudan central et occidental. En 1920, il fonde l'Institut pour la morphologie culturelle à Munich. Il devient professeur honoraire de l'Université de Francfort en 1932, et directeur du musée ethnographique de la ville en 1935.
Frobenius est l'un des premiers ethnologues à remettre en cause les bases idéologiques du colonialisme, en contestant notamment l'idée que les Européens auraient trouvé en Afrique des peuples véritablement sauvages, auxquels ils auraient apporté la civilisation :
« Lorsquils arrivèrent dans la baie de Guinée et abordèrent à Vaïda, les capitaines furent fort étonnés de trouver des rues bien aménagées, bordées sur une longueur de plusieurs lieues par deux rangées darbres ; ils traversèrent pendant de longs jours une campagne couverte de champs magnifiques, habités par des hommes vêtus de costumes éclatants dont ils avaient tissé létoffe eux-mêmes ! Plus au sud, dans le Royaume du Congo, une foule grouillante habillée de « soie » et de « velours », de grands États bien ordonnés, et cela dans les moindres détails, des souverains puissants, des industries opulentes. Civilisés jusquà la moelle des os ! Et toute semblable était la condition des pays à la côte orientale, le Mozambique, par exemple[1] »
Il eut une grande influence sur les théoriciens et poètes de la négritude.
Lors de son séjour en Kabylie au printemps 1914, Leo FROBENIUS a collecté un corpus de Récits populaires des Kabyles ; parmi ces récits publiés en trois volumes entre 1921 et 1922 figure dans le premier volume une série de textes intitulés : « Les mythes de création et la représentation du monde ». Ces récits collectés par L. Frobenius et publiés dans la langue allemande n’ont été rendus accessibles aux berbérisants (travaillant dans leur grande majorité en langue française) qu’à la fin des années 1990 : entre 1995 et 1998, paraît la traduction de ces récits de l’allemand vers le français faite par Mokran Fetta et en 1998, paraît le n° 26 de Littérature Orale Arabo-Berbère (LOAB) intitulé : « Dossier Leo FROBENIUS et les « contes kabyles » ». Ces deux ouvrages constituent aujourd’hui une référence fondamentale pour réexaminer la question de la production des mythes par les Kabyles.